Cultiver un jardin sur un balcon

Que peut-on cultiver en pot sur un balcon? Beaucoup de choses, en vérité. Et pas seulement les fleurs saisonnières, genre «géraniums» ou pétunias, que l’on y voit habituellement…
Il est notamment possible d’y faire pousser des légumes, et même des fruits – pêches, cerises, pommes, groseilles ou cassis, beaucoup de pépiniéristes ont mis l’accent sur des variétés compactes ces dernières années – ainsi que bon nombre de fleurs «de jardin» (annuelles et vivaces), voire de petits arbustes d’ornement. Mais on peut aussi y faire passer de longues vacances d’été à ses plantes «d’intérieur» – tout au moins à certaines d’entre elles, notamment à celles qui ont une nature plus méditerranéenne ou même continentale que tropicale: lierres, agrumes, azalées, etc. Ou même y installer un petit bassin avec quelques plantes aquatiques, ou bien deux ou trois arbustes miniaturisés dans un jardin minéral à la japonaise, ou encore une collection de plantes alpines dans une rocaille miniature… Bref, les possibilités sont innombrables. Avec, toutefois, quelques restrictions par rapport à un jardin.

Question de poids, tout d’abord  
Contenants et terre bien arrosée peuvent peser lourd. Si l’on ne risque rien à accumuler les petites potées (10-24 cm de diamètre), hormis de rendre le balcon impraticable, la multiplication de très grands bacs, surtout si l’on opte pour la terre cuite ou la pierre reconstituée, peut représenter une charge de plusieurs centaines de kilos au mètre carré.

Question de voisinage, ensuite  
Mieux vaut notamment éviter tous débordements lors de l’arrosage: l’utilisation de soucoupes sous les pots est indispensable. Mais il est aussi préférable de renoncer à placer sur la rambarde des fleurs qui perdent leurs pétales, par exemple.

Question de choix, enfin
Si une très large gamme de plantes peuvent être cultivées sur un balcon, il vaut mieux renoncer à certaines espèces. Soit parce qu’elles se plaisent peu en pot et s’y montrent en général beaucoup moins gratifiantes qu’en pleine terre – c’est par exemple le cas des rosiers. Soit parce qu’elles sont trop encombrantes par rapport à l’espace disponible – la plupart des arbustes (et arbres, bien sûr) destinés au jardin – ou redoutables à fréquenter de près (plantes épineuses, feuillages coupants). Soit encore parce qu’elles sont aussi onéreuses que frileuses, et qu’on ne dispose pas d’un local ad hoc pour leur faire passer l’hiver. Soit enfin parce qu’elles ne sont que brièvement décoratives, comme les bulbes de printemps, dont certains ne fleurissent que quelques jours si le temps est beau et chaud. Sur un minuscule balcon où l’on n’aurait de place que pour trois ou quatre potées, une telle plante ne serait pas le meilleur choix, à moins qu’elle n’ait une formidable valeur sentimentale.

Isabelle Erne

Terre&Nature, le 25 avril 2013