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L'arrosage, mode d'emploi

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Un arrosage hebdomadaire suffit pour les plantes "d'intérieur" © Isabelle Erne

«Et il faut l’arroser comment?» C’est la question que posent immanquablement les amateurs lorsqu’ils acquièrent ou reçoivent une nouvelle plante «d’intérieur». «Aussi souvent et autant que la plante en a besoin» serait sans doute la réponse la plus correcte. Mais elle ne rassurerait guère nombre de jardiniers, pour qui la problématique des apports d’eau reste encore et toujours le souci numéro un. A juste titre d’ailleurs, puisqu’il semble que la mort prématurée d’une majorité de végétaux d’appartement doive être imputée à un arrosage inadéquat…

Certaines plantes se remettent difficilement d’un oubli d’arrosage. Les azalées, par exemple, qui réagissent par une chute plus ou moins complète de leur feuillage. Etoile de Noël, kalanchoé de Blossfeld (une succulente, pourtant!) ou clérodendrons font aussi partie de celles qui craignent particulièrement le manque d’eau. Beaucoup de plantes «d’intérieur» toutefois supportent plutôt bien les oublis… alors que la plupart, en revanche, tolèrent fort mal les excès d’eau. Y compris les espèces précédemment citées – ce d’autant qu’on a tendance à les abreuver à outrance après un oubli d’arrosage, ce qui a pour effet de les achever.

De l’air pour les racines

En fait – on l’ignore souvent – les racines ont besoin d’air autant que d’eau. Hormis certaines espèces particulières, comme les papyrus, nos plantes «d’intérieur» ne supportent pas de rester en permanence dans un terreau détrempé. Pas question donc d’arroser quotidiennement (contrairement à ce qu’on est souvent amené à  faire, l’été, pour les potées du balcon ou les jardinières des rebords de fenêtre): dans l’appartement, avec des températures de l’ordre de 20 degrés, une hygrométrie autour de 60% et une luminosité qui reste modeste, un apport d’eau hebdomadaire est dans la plupart des cas suffisant. Mais on arrose alors généreusement à la surface de la motte, de façon à bien mouiller le substrat, en laissant l’eau s’infiltrer doucement jusqu’à la soucoupe. Le cas échéant, le liquide remontera ensuite par capillarité dans le terreau; toutefois, on videra l’excédent s’il devait encore rester de l’eau dans la soucoupe après une dizaine de minutes.

Sauf exceptions, l’eau du robinet convient très bien pour l’arrosage. Elle doit être tempérée, et on l’additionnera d’engrais liquide de mars à septembre, à moins qu’on administre l’engrais sous une autre forme (apport de granulés au printemps).

Dernier point important: feuillage pendouillant et «mauvaise mine» peuvent certes être les symptômes d’un manque d’eau, mais ils sont aussi souvent ceux d’un excès d’arrosage. Avant de sauter sur l’arrosoir, il faut donc s’assurer que la plante est effectivement assoiffée – pour les petits sujets, le plus efficace est alors de soupeser la potée, pour les grands, on tâtera le terreau à quelques centimètres de profondeur.

Isabelle Erne

Terre&Nature, le 23 janvier 2014

Les quatre éléments clés pour assurer un arrosage réussi

L’eau

Les livres de jardinage regorgent de conseils concernant la qualité de l’eau, les moyens de l’améliorer, les cas où il faut éviter celle du robinet, les exigences de telle ou telle espèce… Utile sans doute pour une croissance optimale, mais trop compliqué dans la vraie vie: nous arrosons depuis toujours nos plantes, orchidées comprises, à l’eau du robinet, franchement calcaire, et elles s’en trouvent très bien.

 

L’arrosoir

Pour deux ou trois plantes, on peut se contenter d’un pichet, d’un verre ou d’un microarrosoir. Mais sitôt que l’on commence à collectionner les potées, on a besoin de l’arrosoir parfait: contenance moyenne (1,5 à 2 litres) pour rester maniable tout en limitant les allées et venues, long bec pour atteindre les suspensions, remplissage aisé, et surtout stabilité irréprochable.

 

Le drainage

Sauf exception, les plantes qui ont constamment les pieds dans du terreau détrempé dépérissent rapidement. C’est pour limiter ce risque que l’on conseille généralement de prévoir une couche de drainage au fond du pot. Mais elle n’est pas vraiment indispensable si l’on arrose à fréquence raisonnable, sans laisser d’eau au fond de la soucoupe. Se méfier en particulier des cache-pot!

 

L’engrais

On parle volontiers de «nourrir les plantes» en administrant des engrais, ce qui est abusif, puisque, en réalité, les plantes produisent elles-mêmes les réserves énergétiques dont elles ont besoin à partir d’eau et de gaz carbonique. Les engrais permettent de leur apporter des éléments qui, sinon, font rapidement défaut dans le milieu limité d’une plante en pot. Ils ne sont utiles qu’en période de croissance.

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Le cas particulier de l’hydroculture

L’hydroculture (culture hydroponique) consiste à cultiver les plantes dans un substrat inerte, qui sert juste d’ancrage aux racines (on emploie généralement des granulés d’argile, mais on peut aussi choisir un matériau décoratif, billes de verre, gravier coloré…). Minéraux et microéléments sont apportés exclusivement via l’eau d’arrosage, dont une jauge permet de vérifier le niveau. Outre qu’on peut espacer les arrosages (et s’absenter deux ou trois semaines sans souci), l’hydroculture est une bonne solution pour les jardiniers qui ont du mal à doser les apports d’eau. En effet, pas moyen de se tromper, si l’on respecte les quelques règles suivantes:

  • vérifier régulièrement le bon fonctionnement de la jauge (si le niveau ne baisse pas, elle est sans doute bloquée);
  • attendre que le niveau atteigne le minimum avant d’arroser à nouveau, de façon à atteindre le demi-remplissage (ne remplir complètement qu’en cas d’absence);
  • vider complètement et rincer le contenant une fois par année.

Seul bémol, si une majorité de plantes peuvent supporter ce mode de culture, le choix d’espèces et variétés en vente reste moindre que celui des plantes en terre.
 

Vos questions-nos réponses

Faut-il arroser par-dessus le terreau ou vaut-il mieux donner l’eau 
dans la soucoupe?

En règle générale on arrose par-dessus. L’arrosage par la soucoupe permet d’éviter d’éclabousser le feuillage des plantes sensibles, ou s’impose parfois pour des raisons pratiques (rosettes trop couvrantes de plantes grasses, accessibilité limitée, risque de débordement).

Il est parfois conseillé de bassiner certaines plantes. 
Que faut-il entendre par là?

Il s’agit en fait d’augmenter temporairement l’hygrométrie autour des plantes exigeantes en la matière, en vaporisant de l’eau. Pour que ce soit efficace, il faut le faire souvent. Et ce bassinage doit être considéré comme un appoint: manuellement, on ne peut pas compenser de cette manière une hygrométrie franchement trop faible.

Que faut-il penser de la méthode consistant à arroser les plantes par immersion?

Elle est très efficace pour réhumidifier un terreau complètement desséché, ainsi que pour arroser les orchidées et autres plantes cultivées racines (plus ou moins) à l’air. Mais il faut laisser bien égoutter avant de remettre les plantes en place (surtout en cache-pot). Et l’employer précautionneusement avec les espèces sensibles aux excès d’eau.

 


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